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JEAN-MARIE K, Directeur Artistique du label Fairway

7/ Vers 1996, le label sort de plus en plus de compiles « commerciales Â». Etait-ce un choix stratégique ou un réel changement de cap ?

 

Dans tous les courants musicaux qui débutent, il arrive un moment où ca devient populaire. Nous étions sur une niche de musique qui est devenue très « Ã  la mode Â»â€¦ Nous avons travaillé avec des radios comme Fun Radio (où j’étais résident en 1998 avec Carl Cox et Laurent Garnier). Les radios « commerciales Â» s’intéressaient à nous donc nous nous sommes ouvert à d’autres moyens de promotion tout en restant dans le même état d’esprit. C’est juste que les titres qui restaient « underground Â» ou plutôt discrets devenaient plus exposés sur des radios comme FG ou Fun. Ca s’est imposé à nous, mais sur ces radios dites « commerciales Â» il y a pu y avoir des « tubes Â» ou des « hymnes Â», ce que l’on veut… Ca a aussi permis de faire émerger certains artistes / titres de par le travail fait sur nos compiles et leur succès en France notamment.

 

8/ Qu’est-ce qui a causé le déclin du label ?

 

Sans vouloir jeter la pierre à qui que ce soit, disons qu’à la suite de divergences d’opinions et d’objectifs avec la direction, Guillaume La Tortue et moi-même avons decidé de partir. Au grand dam de Daniel Goldschmidt, mais tout de même en bon terme. Nous n’avions plus les mêmes idées, donc on s’est séparé… Ca avait quand même duré 6 ans, c’était pas mal ! Et puis il y a eu, par la suite pas mal de concurrence avec des labels comme Distance ou d’autres majors qui faisaient des compiles similaires aux nôtres…

Mais il faut quand même rendre hommage à Olivier Planeix car c’est lui qui a mis au point la série des DJ’s Master Mix (intitulés Rave Master Mixers au départ, ndlr). Suite à un grave accident de voiture, il n’a plus été en mesure d’assurer ses fonctions de directeur artistique, tâche dans laquelle je l’assistait déjà depuis quelques temps. Le patron m’a donc demandé de poursuivre cette mission, accompagné par Guillaume La Tortue.

Avec nous, on a apporté notre « touche Â», nos connaissances, notre sensibilité de DJ’s (car Olivier n’était pas DJ…) et on bénéficiait de cette « fraîcheur Â» au niveau des disques via Salinas. Nous avions de bons outils et une bonne distribution pour faire de bons produits. Nous étions entourés par de grands professionnels de la musique et par conséquent les « petits jeunes Â» que nous étions avons pu réussir cette superbe histoire qu’était Fairway !

 

9/ Comment les pays de l’Est (Serbie, Croatie…) ont-ils accueilli la Techno ?

 

Personnellement, je connais surtout la Croatie puisque ca fait plus de 16 ans que j’y mixe tous les ans. J’ai commencé à y aller après la guerre en 1996. La Croatie est vraiment un pays dont je loue la qualité du public : exceptionnel, fou, connaisseur… Ils ont accueilli la Techno à bras ouverts, avec davantage d’enthousiasme que les français, peut-être à cause de la guerre et tout ce qu’il s’est passé là-bas… C’est vraiment un pays de fête et de festivals. Il y a des festivals anglais qui viennent s’installer là-bas comme Dimensions, Outlook ou le Sonus Festival avec des line-up de fou ! J’ai joué cette année (2013) avec entre autres Derrick May, Moodyman, Surgeon, Dixon, Theo Parrish… de la très grosse crème ! Et 16 ans plus tard, la Croatie est toujours une « terre de Techno Â» et je ne sais pas si l’on peut dire la même chose de la France !

 

10/ As-tu des anecdotes « spécial Fairway Â» ?

 

Je parlais avant de Liza’N’Eliaz… Je me souviens qu’on l’avait autorisé à rouler des joints dans mon bureau, pendant qu’elle préparait son mix… ca m’avait plutôt marqué ! J’ai eu un moment assez fort aussi, alors que je mixais sur Fun Radio. J’allais passer un disque de Derrick May que j’adore et la radio a passé une publicité en plein dessus, pour Carrefour ou que sais-je… Ca m’avait beaucoup énervé, et j’ai dit ce que je pensais… à l’antenne !...

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